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HISTOIRE - Communaux de La Lye

Utilisation des communaux de la Lye (1) du XIX ème au XX ème siècle 
d’après les actes connus

 

Suite à de nombreuses recherches aux archives départementales de Saône-et-Loire, ainsi que dans les archives municipales de La Roche Vineuse, j’ai pu me rendre compte que nous n’avons que très peu de renseignements sur les « Carrières de La Lye ».


Le premier acte trouvé est une amodiation en faveur de Jean PAISSEAUD en 1836. Avant cette date un grand flou entoure ce site. Qui était propriétaire ?

Après l’étude que nous avons entreprise avec Michel BOUILLOT, en 1998, sur l’utilisation de la pierre de La Lie dans les villages alentour *, nous nous sommes vite rendus compte que dans tous les édifices religieux de la région, même les plus anciens, il y a des pierres de la Lie, en plus ou moins grande quantité. On a pu en déduire que les carrières devaient appartenir aux religieux de St Vincent de Mâcon. En effet, si nous prenons une carte de l’ancien diocèse de St Vincent, nous trouvons des pierres de La Lie jusqu'à Romenay, qui faisait partie de ce diocèse.

En recoupant les documents issus des archives départementales et communales, on peut en tirer les renseignements suivants :

 

Le 07 août 1836, Jean PAISSEAUD amodie (2) La Lye.

Le 15 janvier 1837, seize hectares quarante deux ares des friches de La Lye sont amodiés.

Le 10 août 1847, le conseil municipal désire amodier pour neuf années, le communal des teppes de La Lye pour la somme de deux cents francs à une personne de CHARNAY (lès Mâcon) : d’une part un terrain de huit ares pour ouvrir une carrière de pierres et d’autre part, quarante ares à prendre au sommet pour y extraire soit de la pierre, soit de la terre à silex.

Le 17 septembre 1854, Monsieur ACCARY dit Baron amodie neuf années les carrières de sable et de gravier de La Lye.

Le 29 mars 1855, Monsieur Bonnin rachète au sieur ACCARY dit Baron son droit de bail. Il demande au conseil municipal de changer le bail afin de conserver l’amodiation pendant neuf années.

Par lettre du 01 avril 1855, en réponse à un courrier du maire du 30 mars, Monsieur Bonnin propose de passer le prix payé par le sieur ACCARY dit Baron, qui est de vingt quatre francs par an à cinquante francs.

Le maire écrit au préfet pour avoir la permission de réunir le conseil municipal afin de soumettre la proposition qui suit : M. ACCARY dit Baron, amodiataire de la carrière depuis le 17 juillet 1854 pour neuf années se propose de remettre à M. Bonnin l’exploitationde la dite carrière. Celui-ci offre à la commune cent francs par an au lieu des quatre francs que porte le bail, mais il veut être assuré de garder l’amodiation pour neuf années sans interruption.

Jusqu'à présent, la carrière n’est exploitée que pour le sable et le gravier. Cependant, Monsieur Bonnin demande à exploiter également les pierres. Sa demande est acceptée par le conseil municipal le 13 mai 1855. En outre, il est chargé de viabiliser leschemins qu’il doit parcourir pour le transport des matériaux issus des carrières que ce soit sur la commune de
La Roche Vineuse ou sur les communes limitrophes.

 

Début janvier 1860, le sieur Protat demeurant à Prissé, découvre une nouvelle carrière sur les communaux de La Lye. C’est en arrachant de la pierre à silex pour la route impériale qu’il a reconnu un peu de sable sur la couche inférieure. Il demande donc l’amodiationde la carrière. La commune accepte, sous réserve de pouvoir extraire du sable suivant ses besoins et sans rétribution.

De plus, elle fixe le prix d’un tombereau de sable à soixante centimes pour les habitants de St Sorlin.

Le conseil municipal ne souhaitant plus se retrouver face à de telles demandes, interdit d’ouvrir d’autres carrières de sable sur les communaux de La Lye.

Mais le sieur Protat meurt en 1861, deux ans avant l’expiration de son amodiation. Le bail est donc résilié à partir de son décès, suite à l’insolvabilité de sa veuve et de la personne l’ayant cautionnée.

Un an plus tard, la commune demande le rapport d’un expert géomètre, Monsieur de Prissé, pour le partage en lots en vue de l’amodiation de la friche des communaux de La Lye. Seule la partie à l’est du chemin (voir plan) est concernée par ce partage, étant donné que la partie ouest l’est déjà (il s’agit de la carrière que nous étudions actuellement).

La superficie des terrains à amodier fait onze hectares et cinquante cinq ares et elle est divisée en dix lots. Les huit premiers sont mis à prix pour une moyenne de douze francs l’hectare. En revanche deux lots échappent à la règle.

Le lot neuf est mis à prix dix francs, soit environ sept francs quatre vingt centimes par hectare, parce qu’il est mal situé et qu’il possède peu de sol.

Le lot dix est, lui, mis à prix huit francs, soit quatre francs quarante cinq centimes par hectare, parce qu’il est couvert de noyers et surtout il est creusé de nombreuses carrières, donc il contient peu de sol.

En janvier 1864, Monsieur GIRAUDAUT amodie la carrière principale de La Lye par adjudication (3) publique. Un an plus tard, il admet qu’il ne peut pas rentrer dans ses frais. 
Il rend donc le bail à la commune. Parallèlement, il entreprend des démarches auprès de la Société des Chemins de Fer pour tenter d’arriver à un accord afin qu’elle reçoive la dite pierre. S’il y parvient, il est prêt à reprendre son amodiation avec l’accord de la commune.

Monsieur Chaintreuil, nouvel amodiataire de la carrière principale depuis octobre 1866, demande en avril 1870 au conseil municipal de pouvoir sous-louer son droit de bail. Il offre de payer à ladite commune cinquante francs par an en plus des droits qu’il paye déjà, et cela pour la fin de son bail, c’est à dire trois années.

En ce qui concerne les friches de La Lye, à l’est du chemin, leur amodiation se termine en janvier 1882. C’est pourquoi en mai 1880, le conseil municipal décide de préparer un nouveau cahier des charges, afin d’éviter que les fermiers amodiataires ne souffrent d’une mauvaise culture, une grande partie de ces lots étant plantée en vignes.

En janvier 1882, seuls les lots 1,2,3,4,7,9 et 11 (nouveau lot) sont amodiés. Le conseil municipal décide de baisser le prix de ceux qui ne le sont pas afin de ne pas laisser ces terrains improductifs.

Monsieur Louis DELORE de Prissé demande à exploiter la carrière communale de La Lye pour extraire le gravier. Un bail est passé le 10 juillet 1903 au prix de dix francs par an.

En 1912, Monsieur DELORE ne renouvelle pas son bail. Considérant qu’une mise en adjudication est trop onéreuse, le maire traite de gré à gré avec Monsieur Jean CHARNAY, aubergiste à Somméré selon les mêmes conditions.

De 1922 à 1924, les tentatives de location de la carrière restent infructueuses. Ce sont là les derniers renseignements écrits connus.

Dès lors les communaux servent de pâturages. En 1955, la commune décide pour valoriser le site la plantation de pins.

 

Dominique SPAY

Voir livret « La pierre de La Lie pendant mille ans, monuments et habitat rural » édité par l’association.

1 - Lye : nom donné au lieu-dit avant le début du siècle
2 - Amodier : Concéder l’exploitation d’une terre ou d’une mine moyennant une redevance périodique.
3 - Adjudication : Vente de biens faits avec publicité et concurrence


Date de création : 20/02/2007 @ 15:12
Dernière modification : 14/06/2013 @ 11:36
Catégorie : HISTOIRE
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